Je réponds sérieusement à ta tentative de me déstabiliser!
Au delà de la protection statique des armures à Azincourt (1415) qui semble plutôt efficace, c'est plutôt la densité des projectiles (archers anglais) qui a conduit au massacre de la cavalerie lourde des français. Là encore, les français avaient une guerre de retard! En Histoire comparée (discipline à la mode) on est assez proche de la WWII^^ Donc non, les spécialistes sont unanimes, pas de perforation directe des armures par les flèches anglaises! Mais:
1. Les pièces d'armure sont reliées par des articulations de cuir, point faible de la cuirasse, les traits anglais, rebondissant sur le métal, se plantent dans les interstices occasionnant des blessures légères mais, à l'époque, mortelles à 80% par infection de la plaie. Un peu comme certains blindés du début de la WWII et la réponse du T34 avec ses surfaces inclinées. Ceci dit, à ma connaissance, il n'y eu aucune mort immédiate dans les rangs français par flèche.
2. Les chevaux sont très vulnérables et un cavalier avec armure mais sans monture se retrouve comme un fantassin très peu mobile. La cavalerie lourde est en rangs serrés et un cheval qui tombe en fait chuter 2 ou 3.
3. Utilisation avant l'heure des "asperges de Rommel", des pieux sur lesquels viennent s'empaler les cavaliers français. Les charges de cavalerie se font à la manière héroïque comme le fera encore Murat à Waterloo en se brisant sur les carrés anglais.
4. Puissance de tir de l'arc anglais (le Long Bow) environ 15 coups par minute contre 2 pour les arbalètes françaises. C'est donc la densité "du feu" qui a fait la différence.
5. Enfin, point le plus important, une manœuvre tactique, côté français, assez lamentable, sur un terrain marécageux dans lequel les cavaliers s'embourbent et ne peuvent s'échapper.
Le bilan est sans appel: une dizaine de morts côté anglais contre 5000 à 6000 côté français (chiffres peu fiables)! Mais surtout disparition de toute "l'élite" française pour des décennies.
Ce qu'il faut retenir d'Azincourt: 3e défaite d'importance après Crécy (1346) et Poitiers (1356), Azincourt va engendrer un profond sentiment anti-anglais et c'est le moment où apparaît un véritable sentiment national côté français qui verra son acmé avec l'épopée de Jeanne d'Arc (brûlée en 1431).