CINPAC c/o n8422/181241

La VMF 221 embarquera ce Lundi sur le CV3 Saratoga, en renforcement de la garnison de l' île de wake.

Les tensions actuelles font craindre une action offensives des japonais, l' escadrille devra maintenir un niveau de compétences des pilotes et de disponibilité des avions maximum.

Adm Nimitz

Ce matin 25 du 9cembre 1941, nous allons quitter le saratoga pour nous établir sur notre nouvelle base, l' île de midway.

Comme vous le savez, l' île de wake qui nous avait été affectée est tombée avant hier, et Midway est très certainement la prochaine sur la liste des japs.

Les eaux d' ici à Midway ne sont pas sûres, et le sara ne peut pas s' approcher plus, la flotte de cuirassés quasiment anéantie à Pearl il ne reste plus que les flat tops pour s' opposer aux jaunes alors on limite les risques....

Nous décollerons avec le plein, alors méfiance l' avion risque d' être lourd.Aucune force jap n' a été repérée dans les alentours mais restez méfiants, on ne sait jamais...

Rendez-vous sur le pont à 7.00, dismissed

Le décollage s' est passé sans histoire, mais après une vingtaine de minutes nous avons perdu tout contact avec le 2nd Lieutenant Rogers.

Il nous a rejoint à Midway quelques minutes après notre arrivée, et les fusibles de sa radio ont été changés, l' appareil étant de nouveau parfaitement opérationnel.

Le Colonel Smith, commandant de la garnison, nous a informé avoir aperçu un hydravion quadrimoteur à la verticale de l' île, à haute altitude, quelques minutes à peine avant notre arrivée.

Un sous marin a également été observé, semble t' il sur notre route d' arrivée, mais nous n' avons rien vu de nos 18000 pieds.

Ces intrusions ne disent rien qui vaille, et en attendant les inévitables combat nous allons nous efforcer de maintenir un haut niveau d' entraînement sur nos F4F-3.

Aucun appareil japonais n' a pû pour l'instant être capturé intact, mais nous savons que le Zéro a des capacités supérieures à tous les appareils qu' ils ont rencontré jusqu' ici, lors de leur avance écrasante.

A nous d' être prêts quand ils décideront de se frotter au chat sauvage !

Nous débuterons les essais de performance sous peu, en attendant nous prenons nos quartiers dans ce trou perdu... heureusement qu' il y a quand même quelques femmes de troufions et que ces derniers sont très occupés à creuser des tranchées !
-------------------------------------------------------------------------------------

Rapport du 2nd Lieutenant Rogers

Pour ce vol de liaison, j'ai été bombardé leader pour tester mes aptitudes au commandement. Je soupçonne aussi le 1st lieutenant Caldwell d'avoir voulu s'éviter une nav assez pénible !
Après avoir révisé mes cours de l'école navale, je rejoins mon groupe sur le pont d'envol du Sara. L'installation dans le cockpit est minutieuse car le trajet va être plutôt long et il ne s'agit pas d'avoir des crampes.
Les Cats sont remplis d'essence et le déco promet d'être ardu.
07H05 Après un petit rappel des procédures et une check list complète nous lançons les moteurs et je m'élance en tête du groupe.
Le déco se passe bien et une fois le train rentré je prends aussitôt le cap en réduisant légèrement pour permettre aux autres de rejoindre.
Le 1st lieutenant me rappelle que mon avion volera mieux sans les volets, ça commence bien ...
Le 2nd Lieutenant Campbell, notre spécialiste Nav, nous fait un rappel des bases de calcul pour connaître notre temps de vol et notre position en temps réel. Ca n'est pas pour me rassurer !
20 minutes de vol, du bleu, toujours du bleu ! Alors que je médite sur les risques d'une panne moteur au milieu de l'océan, je sens une méchante odeur de fumée dans le cockpit. Avec la quantité d'essence à bord j'ai de quoi être inquiet et je fouille partout pour voir d'où cela peut bien venir. Un mince filet de fumée en provenance de ma radio me rassure quelque peut : ce n'est pas mon moteur au moins ! Je m'acharne quand même sur le poste pour l'arracher de son support et éviter ainsi un incendie dans la cabine. L'émission de fumée s'arrête, mais bien évidemment je n'est plus de radio ! Autre mauvaise nouvelle : en me débattant j'ai complètement perdu le contact visuel avec le groupe qui a dû se demander ce qui pouvait bien m'arriver !
Pas d'affolement, je fais un point de la situation et reprend le cap estimé vers Midway. Au moins je n'aurai pas à subir les carcasmes du 2nd Lieutenant à la radio mais j'imagine qu'il doit être furieux de devoir assurer la Nav lui-même finalement ...
C'est avec un certains retard sur le groupe que j'arrive donc en vue de la base de Midway. On ne peut pas dire que le coin soit paradisiaque. La base est toute petite et les installations rudimentaires ! J'espère que nous ne moisirons pas ici !
Après l'atterrissage j'ai droit aux classiques moqueries et remontrances mais je sens quand même un certains soulagement car pour beaucoup j'étais déjà porté disparu sans grand espoir de me retrouver.
J'en suis quitte pour une tournée générale et cela me coûte la précieuse bouteille de Bourbon que j'avais pu amener dans mes bagages...
Tant pis, il va falloir que je négocie avec les marins assurant le ravitaillement de l'île à leur prochain passage !

Journal de l' escadrille:

9 Mars 1942, 10h45

Depuis le 23 Décembre de l' année dernière, jour de notre arrivée sur cet atoll désolé, il y a eu peu d' incidents, le dernier remontant au 8 février quand un sous-marin japonais a, une nouvelle fois, bombardé au canon les installations portuaires, heureusement sans faire de dégâts importants.

Aujourd' hui cependant, les affaires sérieuses semblent commencer. Tôt ce matin la station Hypo de Pearl nous a demandé de renforcer l' alerte, non sans raison semble t'il car le radar a repéré un contact à 10h37, à 43 miles dans le sud-ouest.

La patrouille d' alerte décollera d' ici 8 minutes (10h45) pour l' intercepter.

Son altitude n'est pas connue avec précision mais les opérateurs l' estiment entre 8000 et 15000 pieds, avec une vitesse d' environ 160 mph et le cap droit sur nous.

Normalement, à cette altitude il ne devrait pas pouvoir se cacher dans les nuages mais méfions nous quand même, quelque chose de gros se prépare...

Rapport du Lieutenant Powers





Suite a la demande expresse de l’état major de l’USN, l’escadron Wildcat de la VMF221 composé aujourd’hui de 6 appareils, se présente au roulage sur la piste principal de la base de Midway a 10h45

La mission du jour consiste à aller identifier et éventuellement intercepter un contact suspecte aperçu a 48 Miles au Nord de Midway… La formation sous les ordres du Major YoYo mets le contact et décolle au complet faisant route directement vers la position supposée du « boogie »… les appareils décollent et prennent d l’altitude, 2 se vois obligé de quitter provisoirement la formation suite a de petits problèmes techniques, après qq. minutes de vol 3 signale un contact a 11 heures haut, 1 donne l’ordre a 3 et a 4 de virer droite alors que lui-même accompagné de 2, 5 et 6 vires gauche et enroule dans les six heures du Target….. Ordre est donné à l’escadrille de largué les bidons d’essence supplémentaires afin de rattrapé l’hydravion japonais sans doute dans les parages pour estimer les forces en presence… 1 se trouve rapidement en position de tir grâce à un yo-yo bas et attaque l’appareil ennemi par-dessous, le moteur droit commence à fumer, a bout de munition 1 dégage par la gauche et 2 arrose encore la cible avant de le rejoindre, le moteur gauche est alors en feu, 3 et 4 arrivants a leur tour sur la cible préfère passer en yo-yo haut afin de laisser 5 et 6 faire leur passe et garder du même coup le « bandit » en visuel.. Le moteur gauche fume a sont tour et l’appareil ennemi plonge ver l’océan sans que les servants de bord ne puissent s’en extrairent a temps… le leader donne alors ’ordre de rejoindre et le groupe de vol fait à nouveau route au nord avant d’effectuer un virage qui les ramènent au-dessus de l’atoll, après qq. échanges avec le contrôleur aérien de la tour de Midway, confirmation est donnée qu’aucun autre boogie ne traînent dans le secteur et qu’il faut maintenant penser à rejoindre la base, les Wildcat's descendent en S deux par deux dans un ballet irréel, s’alignent et se posent délicatement en frôlant de peu quand meme la collision sur le tarmac… helas un aspirant anglais ne faisant pas parti du team embroche la Jeep du Colonel ce qui ne tire de larme a personnes puisque dans la minute suivante les avions se rangent prêt du bar « Chez Maurice le roi de la saucisse » le Major Yoyo bondi alors de son cockpit pour aller soulager une envie pressante mais au combien naturelle…….. Boire un triple Baby ! ! !.. Il échappe ainsi, une fois encore, a la corvée d’épluchure de débriefing et comme le lieutenant Slider parle lui aussi couramment l’Anglais, il est tout désigné….. pour aller balayer les chiottes et faire par la meme occasion ce debrief qu’attend avec impatience l’EM ! ! !

Grumman Industries




Notice To Airmen 10 mars 1942





Ceci est un rappel sur les caractéristiques du Chasseur F4F-3 et la conduite du moteur.

Changez la vitesse du surpresseur à 8 200 pieds et à 15 750 pieds.

Changez en même temps le réglage de richesse du carburant

Le moteur Pratt & Whitney R-1830-86 tient très bien la surchauffe, la température de cylindres indiquée se trouve en butée bien avant celle-ci, et en cas de surchauffe le moteur tient encore onze minutes avant de subir des dégâts irréversibles et une très forte perte de puissance.

La vitesse maximum constatée permettant de maintenir l' intégrité de la cellule est de 790Km/H.

Grumman industries recommande de ne pas dépasser 750Km/H pour garder une marge suffisante.

Les volets se rétractent automatiquement au delà de 250 km/h 155 mph.

Le train ne peut être actionné que manuellement. La remontée ou la descente nécessite 50à 52 tours de manivelle. Lorsque le train est verrouillé la manivelle ne tourne plus.

La vitesse maximum en palier constatée est de 292mph. Cette vitesse chute à 273mph quand la canopée est en position ouverte.

Grumman Industries vous souhaite de bons vols, en parfaite sécurité, sur le F4F-3.

CINPAC CO77823/020642


Major Caldwell,

on dirait bien que l' heure de la bagarre a sonné pour vos gars.

Evitez de trop leur en dire au cas où ils viendraient à tomber aux mains de l' ennemi, mais les services d' Hypo, notre station d' écoute et d' espionnage, ont fait du bon boulot.

Ils ont décodé en grande partie le code de la marine Japonaise, et nous connaissons avec une bonne précision le "plan MI", qui prévoit l' invasion de Midway.

La TF16 sous commandement de l' Amiral Spruance et la TF17 sous commandement de l' Amiral Fletcher sont en route vers "point luck", au Nord Est de Midway, où sera mis en place le piège dans lequel nous allons prendre la flotte de Nagumo.

L' attaque ennemie est prévue pour le 4 Juin à l' aube.

Le Commandant Wallace est autorisé à prendre toute mesure pour engager les forces aériennes détachées à Midway en coordination avec la Navy.

Good luck,

Adm Nimitz

4 juin 1942 03.00

Messieurs,

il semble que cette fois c' est parti pour la grande bagarre !

Depuis qu' hier Midi l' Enseigne de vaisseau Reid, de la VP-44, a repéré les navires de la force d' invasion Japonaise, l' alerte est à son maximum, et nous allons lancer ce matin simultanément des reconnaissances à la recherche de la flotte de porte avions de Nagumo menées par les catalina de la VP-23, et une force de frappe à l' assaut de la flotte d' invasion menée par les B17 du Colonel Sweeney.

La VMF221 décollera à 03.50, et couvrira les décollages jusqu' à 04.30 avec ses Wildcats.

Les F2A prendront ensuite la relève et les wildcats se poseront pour être préparés à l' assaut imminent des japs.

Ce soir tous ne seront certainement pas là, alors je vous souhaite bonne chance à chacun.



Commandant Wallace

Rapport du Captain Kovaks

Ce matin, decollage a 3h50. 3h50!!!!!
5 Wildcat doivent assurer la couverture de l'atoll pendant que decollent nos bombardiers, dont la tache est d'aneantir la flotte d'invasion qui s'approche de nous.

Le Major Caldwell etant excuse pour maux de tete (notre soiree Chez Maurice n'etant pas etrangere a cet etat...), je suis charge de mener la CAP. C'est pas gagne...

Pas du tout reveille et ayant oublie de consulter les cartes depuis notre arrivee ici, je commence par m'eloigner de l'ile mais suis rapidement rappele a l'ordre par la tour de controle.

Un coup de vent frais pris par la verriere ouverte de mon Wildcat plus tard, je me sens un peu mieux et nous commencons a orbiter autour de l'atoll.
La mauvaise visibilite de nous aide pas a maintenir une formation serree, mais m'assurant que mon ailier me suis et donnant regulierement ma position aux trois autres a l'aide de mes feux de navigation , je continue la patrouille, tournant inlassablement autour de notre ile ....et de nos hamacs....


25 mn de vol, les B17 ont decolle. Radio Midway (j'ai baptise ainsi le canard qui nous guide lors de nos vols ) nous signale deux contacts non identifies dans le 270, vers 10 000 pieds.
Pas de copains dans ces parages, nous montons pleins gaz en utilisant la tour pour nous guider au plus pres.

2 avions apparaissent bientot. Voyant leur feux de nav, j'hesite. Pourrait-il s'agir de copains egares sans radio?

Mais le 2nd Lieutenant Di Meto les identifie comme hostiles et en prend un a parti. Il le descend rapidement.

Le second est abattu par un pilote dont le nom m'echappe (il est tard, enfin tot, enfin il est temps d'aller dormir). Son surnom est Furie. Sa victoire est confirmee par Di Meto.

Retournant sur l'atoll, nous cerclons encore pendant que les Brewster decollent pour nous relever.
Ceci fait, nous entammons un atterrissage un peu confus, la nuit et le peu de sommeil ne nous aide pas. La tension est redescendue trop vite.

Un avion est plie au moment de le rentrer au hangar. En regardant vite, il ne m'a pas semble trop endommage. Mais tout de meme, ce n'est pas le moment de casser le materiel. Nous allons en avoir besoin dans les prochaines heures.
Penser a dire deux mots au pilote responsable. Je verrai ca avec le Major. si l'ennemi nous en laisse le temps.

Vite, un peu de sommeil. Dans quelques heures, ca risque de chauffer ici.

Journal de l' escadrille:

4 juin 1942 6.15

Messieurs,

cette fois ça y est.

Il y a 1/4 d' heure, le Catalina de l' EV1 William Chase a repéré la formation Jap en route vers nous.Cette force d' attaque semble bien supérieure à ce que nous pouvons lui opposer, surtout que si l' appareil du 2 Lt Vederci qui a atterri durement ce matin a pû être remis en état, le 2 Lt Douglas qui a détruit son appareil se voit privé de monture...

Décollage immédiat pour les appareils en état !

La force ennemie sera très bientôt à portée de radar de Midway qui guidera 4 F2A pour l' interception. Les F4F devront suivre les Brewster du Major Parks jusqu'à l' engagement du combat.

Quelques minutes après le départ des intercepteurs tous les bombardiers en état de vol se lanceront à l' assaut de la flotte de porte avions Jap.

Tâchez de descendre un maximum de bombardiers, et surtout n' engagez pas de combat tournoyant avec les Zéros de l' escorte, les affrontements à Wake et en Mer de Corail ont démontré que nos appareils n' y avaient aucune chance de victoire....

Rapport du 2nd Lieutenant Douglas



Ce matin c'etait vraiment chaud , les petits gars du soleil levant etaient au rendez vous et en nombre.
Aprés le decollage nous avons engagé le pas suri les Brewster, la tension au sein du groupe etait palpable, quand la station de Midway nous a annoncé la presence de nombreux bogeys .........

Là, tout c'est acceléré, nous avions instructions d'engager les bombardiers uniquement , mais les zero etaient la !

C'etait l'enfer la haut

je me suis vite retrouvé isolé et engager .

Par miracle je me suis degagé et pu descendre un bombardier qui a fini sa course dans les eaux chaudes du pacifique .

en rentrant sur la base de multiples contacts etaient presents..... des japs
campbell et di metro etaient les seuls encore en vie , les brewster n'etaient plus dans les cieux....

nous avons continuer a nous battre, le coeur serré, tant de compains ne sont pas rentrés ......

Pour ma part j'etais tellement fatigué nerveusement , qu'a l'atterrissage j'ai fait une bourde, mon appareil a fait un cheval de bois en bout de piste 16.

je met ca sur le compte de la fatigue pour ce soir.

notre base a été endommagée
nombreux de nos potes ne sont plus là

Bref ce soir je me fais une bouteille de bourbon pour oublier cette sale journée
je crois que Campbell et di metro sont dans le meme etat que moi ce soir

sale journée

PS:

Il faut que je m'explique sur l'appareil detruit dans le hangar

C'etait pas de ma faute, c'est la porte du hangar qui n'etait pas lockée et au moment de rentrer mon appareil , celle ci est venu heurter mon aile !!!!!!!!!!
un truc de fou......
tres con !!!!
pas de bol......

Rapport du 2nd Lieutenant Di Meto




Pour le sommeil, on en reparlera. A peine posés après notre mission de couverture de l'atoll que nous revoila au turbin. Heureusement et comme toujours nos mécanos font des merveilles, sous la pression bienveillante du 2nd Lieutenant Vederci qui n'a pas hésité malgré tout à leur donner un coup de main (forcé) apres avoir brisé son train au retour de mission. Je ne sais pas dans quel état il sera pour la mission à venir, déjà qu'on sait plus combien il reste de sang dans son circuit alcoolique. Mais bon, c'est un des meilleurs pilote du Pacifique sud et le major Caldwell dit toujours qu'on reconnait un bon pilote à sa faculté de poser un avion à 4 grammes .... apres 05H00 de vol ... De la graine de têtes brûlées ces deux là !


2 nd round de la nuit. Les Japs viennent d'être repérés et nous revoila sous les ordres du Cpt Kovacs à décoller immédiatement pour tenter de les intercepter avant qu'ils ne gagnent l'atoll de Midway. Décollage rapide à 0615 , pas de commentaires à la radio. Les ordres sont simples, intercepter les bombardiers et éviter tout combat avec les zéros....

Bonne météo, nuages épars mais bas.

Les Brewsters qui nous ont précédes sous les ordres du major Spark prennent rapidement de l'altitude. Nous les rattrapons tant bien que mal.

Je vois le 2nd Lnt Powers loin dans nos 3h00, nous regrouper.

Radio Midway crachotte qu'une grosse formation de Japs est repérée. Nous voila avertis. Ca semble être notre premier vrai combat. Curieusement, la tension ne semble pas s'échapper de nos voix. Notre destin semble scellé et nous l'acceptons.

0625, les 2nd lnt Vederci et Douglas repèrent la formation ennemie aux alentours de 4000 pieds, il me semble. Environ quinze bombardiers foncent sur Midway sur un 120. Personne n'evoque la présence de chasseurs ennemis.

Kovacks, ton sobre, confiant mais presque lugubre, donne pour instructions de converger vers les bombardiers et de les attaquer.
Au même moment, je discerne des contacts en retrait des bombardiers. Je me dit, fuck !, les Zéros !!.
Je demande au 2nd Lnt Campbell d'écarter à droite, de monter et puis de glisser à grande vitesse sur ce qui s'avère être effectivement des zéros s'apprétant à engager les Wildcats de Kovaks. Les ordres étaient d'attaquer les bombardiers. Je les ai oubliés en quelques secondes. Kovaks, si je en réchappe va raler, c'est certain.

Campbell me suit mais nous sommes immédiatement séparés.

Un combat violent est engagé. Kovacks, Douglas et Vederci attaquent les bombardiers. Je n'entends pas le major Sparks à la radio. Je ne vois pas les Brewsters. Je ne vois que le zero que je viens de repérer. Nous croisons, tres vite. je suis surpris par le merge, il a le temps de tirer. Il me rate. Je l'ai échappé belle. J'ai été moins rapide que lui. Je vais vite, je redresse à hauteur des nuages et je voile légerement. Je conserve malgré tout le visuel sur ce zero, qui balance à gauche et fonce à son tour vers les nuages. j'ai de la chance, j'arrive à la placer dans le colli. Je le shoote d'une longue rafale de 3/4.

Campbell m'annonce que je suis pris par un Zéro. probablement l'ailier de celui que je viens de descendre. je dégage rapidement. Aussi vite que je peux en fait. Je vois des tracantes défiler à droite. Campbell, comme à son habitude, du fréon dans les veines, le fait dégager.

Kovacks, de son coté, avec Vederci, Powers et Douglas, est salement engagé par les zéros qui défendent la formation de bombardiers. Ca chauffe pour lui, pour eux.

Miraculeusement, je descend un Zéro qui ne m'a pas vu. C'était presque trop facile, trop rapide. Trop rapide pour mourir. Peut être cela sera t-il mon tour dans quelques secondes ? Je ne pense pas au devenir, cela n'a plus de sens ...

Je crois entendre Douglas annoncer qu'il vient de d'endommager un bombardier; A son tour Vederci relate une destruction .

Campbell, fait cap au 100 vers la formation de bombardier qui fonce vers Midway. Il les rattrape.

Le combat fait toujours rage.

Le temps de reprendre mes esprits, je met à mon tour le cap vers Midway. Les tracantes au loin me guident. Je rejoins le combat. J'entends Vederci annoncer qu'il est touché. Il saute, son parachute s'ouvre. Lui qui n'aime pas l'eau ....

Tout va très vite ensuite. Je repère kovaks. Il fait un fumer un Zéro qui fini par s'écraser. Je ne vois pas de parachute. J'overshoote Kovaks .... Je perds le visuel. Il annonce qu'il est touché. Plus rien. Je cherche son avion, dans le ciel ... dans l'océan. Je ne le vois pas. Je ne sais pas encore que je ne le reverrais jamais.

Douglas abat une saleté de Zéro. C'est bien. Du bon boulot.

Je ne sais pas ce qu'il est advenu de Powers.

Je balaye l'horizon. Je ne vois pas de Wilcats. Dix secondes avant, tout était dense dans le ciel, là étrangement je me sens seul. Presque en sécurité....

La formation de bombardier progresse vers Midway. J'entends Campbell et Douglas à la radio. Ils sont au charbon. je n'entends plus qu'eux.

Il faut que je revienne au combat, cap au 120. Au loin, je vois de nouveau les tirs. Ils me guident.

Je distingue un contact entre moi et les combats. Je mets plein gaz. Je me rapproche. Très vite. Je vole sous les nuages. J'hésite à tirer de loin. Le vol de ce contact est rectiligne. Je n'arrive pas à l'identifier. Tout d'un coup, les couleurs Japs me sautent aux yeux. Je tire trop tard. Il fume gris. Je l'overshoote. Je fait un large virage par la gauche. Je le vois. Je pense qu'il va tomber. J'ai le temps de voir Campbell descendre de son coté un autre Zéro.

Beaucoup de courage et de talent pour ce pilote de Zéro endommagé. Peut être sait-il aussi qu'il ne pourra jamais regagner son porte-avion. Il me reprend, se place dans mes six. J'alerte campbell qui ne tarde pas à converger vers nous. Je met plein gaz et j'échappe sans trop de peine à ce Zéro qui finira par s'abimer en mer.

Radio-Midway, crachotte enfin. Nous pouvons atterir piste 16.

Je survole l'atoll. Les bombardiers japs ont fait leur oeuvre. Je ne les ai vu que de loin ....

Nos 3 Wildcats se posent. Cette île n'a plus rien de paradisiaque.

(Pu"#@ !!! Il les a planquées où les caisses de Bourbon le Vederci !!!!)

Journal de l' escadrille, 7 juin 1942

Depuis le combat du 4, les chasseurs de la VMF221 n' ont plus eu à intervenir, seuls les SBD de la VMSB-241 ont effectué une dernière mission le 5 au matin contre les croiseurs japonais, sans résultat tangible.

D' après les dernières informations dont nous disposons, la bataille se solde par une grande victoire.

Les faibles résultats obtenus par la vague d' attaque Japonaise ont conduit Nagumo à préparer une seconde attaque.

Lorsque les Japs ont appris la présence des TF16 et TF17 au Nord Ouest de Midway, Nagumo a annulé la deuxième vague pour réarmer ses bombardiers en vue d' une action sur la TF16.

Alors que les appareils étaient en train de réarmer les vagues d' assaut des TF16 puis TF17 sont arrivées sur l' objectif, incendiant trois porte-avions japs.

Une vague supplémentaire a scellé le sort du dernier porte avion jap, qui n' a pas coulé sans cracher son venin, et le Yorktown l' a rejoint au fond de l' Océan.

La flotte japonaise s' est retirée, comme en mer de corail, mais cette fois elle a subi un lourd revers, et ses capacités offensives sont diminuées de presque 50%.

L' heure de l' offensive, après ces mois de reculs, va bientôt sonner pour nous...

En attendant, les escadrilles de Midway, décimées, devront être renforcées par de nouvelles recrues, tandis que les vétérans de cette bataille ont gagné le droit d' aller se "mettre au vert" quelques temps...


Les 2nd Lieutenant Powers et 2nd Lieutenant Vederci ont été recueillis par un destroyer, nous attendons des nouvelles de leur état mais au moins l' un d' entre eux serait mal en point après de longues heures passées à l' eau....

Journal de l' escadrille, 8 Juin 1942

Enfin Powers et Vederci sont de retour parmi nous.


Rapport du 2nd Lieutnant Powers:

J'suis Là ... j'suis là.... j'ai été recupéré par l'USS Fletcher au Nord de Midway avant hier.. mais les infirmières étaient si accueillantes que j'y suis resté un peu Vederci aux dernieres nouvelles était lui cloué au lit avec une bonne...... créve !! ne tenez pas compte de celui qui escris ci dessus ca doit etre un nègre

les circonstances de l'amerrissage: j'avais deja pas mal de retard sur le groupe de vol, j'ai quand meme reussi a revenir sur le Captain Kovaks, mais l'ai rapidement perdu dans la mélé, ne le trouvant plus j'ai donc foncé dans la bataille, ai reussi a degager deux de nos appareils qui etaient engagé et en mauvaise posture, mais ce qui etait a prevoir c'est réalisé, un appareil eni s'est mis dans mes six et malgrés mes appels personnes n'a pu se porter a mon secours assez rapidement, j'ai donc choisi de foncer a raz de l'eau en prenant un cap de retour... mais ma resource etait sans doute trop tardive et l'arriere de l'avion a touché l'eau, une fois la combinaison mouiller j'ai rependu autour de mon appareil la poudre anti-requin et ai attendu tranquillement la patrouille rescue:)

Me voila a nouveau a vos ordres en esperant etre les prochaine fois un peu plus performant..



-------------------------------------------------------------------------------------


rapport du 2nd Lieutnant Vederci

Hello les potos, ça glousse ?!!?
Mouhahahaha, je vous ai fait peur, hin ?
Bah nan, il a la peau dure votre Harry, les taffioles.
Bon, bin je vais tout vous raconter par le detail :

Aprés avoir decollé, mon equipier et moi nous sommes placés a gauche de notre formation, un peu a l'ecart histoire de fignoler notre placement.
Soudain, the formation a l'horizon !!! Une ribambelle de face de citrons qui se pointent en face de nous, faisant cap vers Midway : en haut; en bas, a droite et a gauche. Bref, la féte du slip !!!

J'ai fait une rapide estimation du nombre d'appareils ennemis : euhhhhhh, beaucoup patron ! Bref, chuis p'tet une tete de lard, mais un ordre c'est un ordre, attaquer les bombers ... Profitant de ma position haute (meuhhh nan, c'est pas une cochonnerie) je degringole les gaz au taquets sur les bandits. Ils étaient devant moi, un petit peu plus haut me permettant d'eviter les seringues de leurs mitrailleurs. Je me faufile a travers l'escorte en serrant les miches, je lache une rafalasse sur un bomber et ... je le fait fumer !!!
Argghhhhhhhh, saloperie de niponnerie !!! Il a pas eu sa dose l'enclume !!! J'y retourne pour une seconde couche (c'est vrai que je suis genereux en combat), et là mon bandit se volatilise devant mes yeux ... Kaboum, a pu bol de riz !
Une victoire, une ! Si avec ça j'ai pas la navy cross, j'arrete le wyskey ... et je me met au bourbon ...
Bon, pour assurer une meduche (sont avare de bimbeloterie a l'etat major), je decide de remettre les couverts et de me goinfrer encore plus. Je grimpe pour me refaire la cerise et choisir une future proie lorsque je sens kekchose glisser au fond de l'habitacle ... Je tatonne et je trouve ... une boutanche de mon wyskey perso !!! (je vous ai dejà parlé de mon wyskey dans ma cabane au fond du jardin ???...) Kekssafoula !!! m'ecriais-je ??? Verge molle ! Ca ne peut étre que mon !%## foutu d'alcolo de mecano qui l'a oubliée en depannant mon avion.
Bon, on va pas la jeter ça serait gacher. Et oupsssssss, une chtite lampée pour bibi, ça fait pas de mal et en plus ça ecarquille les mirettes.
Je repose ma boutanche et je pique sur un bomber. Je l'aligne et je tire une looooooooooooonnnnnnnnnnnnngue rafale qui le touche. Je tire sur le manche pour l'eviter et là, nada, a pas bouger le manche !!!
Il etait bloqué par la bouteille !!! Aaaaaaaaaaaaarghhhhhhhhhhhh !!! Pas le bomber, pas le bomberrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!
Re-kaboum !!!
2éme victoire de la journée mais mon wildcat a peu apprecié ... plus d'aile, plus de profondeur, le moteur a 20 metres de mon avion, il m'etait difficile de voler dans ces conditions ... j'en parlerais aux forges de Grumann. Me font marrer avec leur pub sur la "solidité" de leur matos !!! C'est de la merde et de l'eau, ouais !!!
Bon bin bref, trahi par ma mecanique et par "the four roses", je decide de rentrer a pied, je me prepare a sauter mais j'hesite ... une petite voix me dit:

Harry, harry, attends, tu oublie kekchose dans l'avion !!!

Ouiiiiiiiiiii ???

Euhhhhhhhhh, mais koidon ?!!?

.......................................... ?!!?

La boutanche !!! J'allais abandonner ma boutanche a l'ennemi !!! Pas de ça chez les Verdeci m'sieur !
Et c'est l'esprit serein du devoir accompli que nous sautons du wildcat , ma boutanche et moi.
Au bout de mes suspentes j'ai pu apprecier la chute de ma victime qui s'est abimé dans la mer. Ah vi, pour s'abimer, il s'est bien abimé. Un gros baoum puis plus rien. Dommage pour les japs, mais y zavez pas ka commencer... Mais comme je ne suis pas chien, j'ai bu un coup a leur santé, et pis comme y zetaient 2 dans l'avion, j'ai rebu un zotre coup. Et pis j'ai pensé a leur famille, a leurs zenfants, ça ma mis un coup au moral et pis j'ai bu plein d'autres coups a leur santé ... Vacherie de guerre quand meme, ça va me couter bonbon en wyskey a ce rhytme là !!!
Je me retrouve donc dans la flotte (beeeeeeeeeeeeerrrrkkkk), sur mon dinghy tel un robinson isolé sur le raffiot de la meduse ...
Encore sous le choc du combat je me suis evanouit et aprés qques heures de coma je me suis reveillé a bord de l'USS INOXYDABLE, un cargo chargé de ravitailler Midway. J'avais la bouche séche et un p'tin de mal de crane (surement le choc du traumatisme) et j'ai balbutié : a bouare, a bouare ... j'ai froid ...
Une gentille infirmiére n'a meme pas hesité, elle a couru dans la cambuse me chercher un ch'tit remontant. Ohhhhhhhhhhhhhhhh, du cognac, fallait pas !!!
Et c'est comme ça que j'ai fait connaissance de la nouvelle infirmiére en chef de midway : elle s'appelle Sandy.
Sandy Pipaleure. Joli nom, non ?!!?

Et maintenant, pour feter mon retour, j'offre une mega teuff :

Wyskey et p'tites pépées !!!


Note: afin d' éviter la cour martiale à Vederci, garder ce rapport confidentiel...

La VMF 221 a quitté l' île en C47 à destination de Pearl, laissant les appareils en état de vol à la VMF 222.

Tandis que l' escadrille est en cours de réorganisation, la majorité des pilotes s' est portée volontaire pour une affectation à la VMF 223, équipée de F4F-4.